Les enjeux de l’alimentation végétale : le steak résiste encore et toujours !

Vous hésitez encore entre le célèbre steak - frites et le délicieux dahl de lentilles au déjeuner ? 

D’après les chercheurs, si chacun à travers le monde changeait son mode d’alimentation pour un régime végétal, nous réduirions de 75 % la surface globale des terres agricoles. Et si le monde entier devenait végan, les émissions de CO2 diminueraient de 68 % en 15 ans.  

Les recherches ont également permis d’établir un lien entre les régimes alimentaires végétaux et des taux plus faibles de maladies cardiaques, de diabètes de type 2 et de certains cancers, par rapport aux régimes alimentaires riches en viande et autres produits d’origine animale.

Mais alors, qu’est-ce qui nous retient encore de passer au végétal ?

1. Prix et disponibilité des produits

Les produits végétaux sont perçus comme étant plus chers, et dans certaines régions du monde, leur disponibilité limitée rend plus difficile l’accès à des options végétales convenables pour les repas pris hors domicile. 

 

Les résultats de notre Baromètre international de l’alimentation durable, mené en 2023 en partenariat avec Harris Interactive, montre que le prix des aliments apparaît comme le critère n°1 des choix alimentaires des consommateurs (à 73 %), le goût arrivant immédiatement après (à 62 %). Dans les courses quotidiennes de chacun, ces facteurs dépassent largement l’impact du produit sur l’environnement, les labelisations et l’achat local. Ce qu’il faut en conclure ? Que s’il est trop cher ou difficile de s’en procurer, personne n’achètera ce produit végétal.

2. Connaissances, perception et manque de temps

De nombreuses idées fausses circulent concernant la qualité nutritionnelle des régimes végétariens ou vegans, supposés ne pas apporter suffisamment de protéines et d’autres nutriments essentiels. Les conseils diététiques contradictoires provenant de diverses sources ne font qu’ajouter à la confusion. 

Les consommateurs manquent également de connaissances sur la façon de cuisiner les ingrédients végétaux. Faute de temps à consacrer à la préparation des repas, les personnes préfèrent très logiquement rester sur des terrains culinaires connus. 

Plus encore, l’impact environnemental des choix alimentaires est mal compris. Notre Baromètre a mis en lumière le décalage entre la perception que les individus ont de leur assiette et son impact environnemental réel. 56 % des répondants pensaient en effet que leur alimentation était déjà durable. Or, les produits laitiers (78 %) et la viande (71 %) étaient encore parmi les produits les plus régulièrement consommés par les personnes interrogées, loin devant les céréales (60%) et les légumineuses (45%), dont, dans les deux cas, l’empreinte carbone est considérablement plus faible.

3. Préférences gustatives et sensorielles :

Certaines personnes estiment que le goût ou la texture des substituts d’origine végétale sont inférieurs à ceux de la viande. Le plaisir sensoriel lié à la saveur umami dans les plats carnés est, pour certains, difficile à abandonner. 

Nous avons demandé aux participants du Baromètre quels produits alimentaires ils étaient prêts à cesser de manger. En moyenne, 45 % des personnes interrogées ont déclaré qu’elles n’étaient pas disposées à renoncer au poisson et 42 % à la viande. 

Lorsqu’on leur a demandé pourquoi, le goût a été invoqué comme raison principale de ne pas consommer d’aliments alternatifs à la viande, tels que les céréales, les tubercules, le soja ou les légumes secs.

Le goût était également la deuxième raison pour laquelle les répondants ne voulaient pas manger de poisson, d’œufs, de fruits de mer ou de pain à la place de la viande.

4. Facteurs culturels et sociaux

En outre, la viande et les produits laitiers ont une importance particulière dans de nombreuses cultures et religions. Dans certains milieux sociaux, la consommation de viande est associée à la masculinité ou au statut social, tandis qu’un régime végétal est considéré comme un changement de mode de vie « extrême », potentiellement stigmatisé.


L’influence des médias et du marketing joue ici un rôle déterminant. Les industries bouchères et laitières ont une force de frappe publicitaire puissante, le marketing agroalimentaire peut diffuser des informations trompeuses, et les régimes végétaux sont généralement plus faiblement représentés dans les médias populaires.

Les tendances d’avenir en matière d’alimentation durable

Si on considère le poids combiné de ces quatre points, il n’est pas si surprenant que tant de gens trouvent encore difficile de rompre avec des habitudes alimentaires établies et d’en créer de nouvelles autour d’options plus végétales.

Cependant, les choses sont en train de changer. La disponibilité des denrées végétales augmente, tout comme la représentation des alternatives à base de plantes dans les médias. Grâce à cette exposition accrue, les consommateurs sont de plus en plus nombreux à comprendre les avantages du végétal, à l’essayer, à l’aimer et à prendre le temps d’apprendre à préparer leurs plats végétaux préférés à la maison. 

Les données sur les ventes de NielsenIQ sur 13 pays européens montrent que les ventes d’aliments d’origine végétale y ont augmenté de 21% de 2020 à 2022, atteignant 5,8 milliards d’euros. D’autre part, 6% des consommateurs américains affirment être végans, soit 6 fois plus qu’en 2014, ce chiffre n’étant alors que de 1%.

Mais il existe plus d’une façon de manger de manière durable !

Bien sûr, adopter un régime végétal n’est pas le seul moyen de réduire les gaz à effet de serre liés aux systèmes alimentaires. Acheter des produits locaux et de saison, ou encore cultivés ou élevés selon des pratiques agricoles durables telles que l’agriculture biologique, l’agriculture régénératrice, ou l’agriculture verticale et urbaine, ainsi que réduire ses déchets alimentaires, sont d’autres excellentes façons de manger de manière plus durable.


Envie de découvrir de délicieuses options végétales ? Demandez simplement à l’un de nos chefs ! D’ici 2025, 33 % de nos menus à l’échelle mondiale seront préparés à partir de plantes dans le cadre de notre objectif de réduction de 34 % de nos émissions de carbone à cette date. 

En savoir plus sur le Baromètre international de l’alimentation durable 2023

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